Un vaisseau qui se dessine à fleur de peau, ce n’est pas qu’une question d’esthétique. C’est parfois le point de départ d’un vrai casse-tête pour celles et ceux qui s’interrogent sur les conséquences d’un traitement au laser. Et quand la technique semble prometteuse, les résultats, eux, ne suivent pas toujours la ligne droite annoncée.
L’utilisation du laser pour traiter les varicosités réserve parfois son lot de surprises. Des études ont observé une coloration accentuée, parfois des taches pigmentaires, qui peuvent apparaître juste après la séance. La plupart du temps, ces réactions sont transitoires, mais elles entretiennent le doute chez les patients.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le succès d’une séance repose sur plusieurs paramètres : la méthode choisie, le phototype du patient, et surtout la main du professionnel. Les protocoles ne sont pas figés ; d’un cabinet à l’autre, les pratiques diffèrent, ce qui peut semer la confusion dans l’esprit des personnes concernées. Dans ce flou relatif, la priorité demeure une évaluation sur-mesure, réalisée par un spécialiste aguerri.
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Les varicosités : de quoi parle-t-on exactement ?
Les varicosités, ou télangiectasies, s’affichent à la surface de la peau sous la forme de filets rouges, bleutés ou violets qui tracent leurs sillons sur les jambes, et parfois sur le visage. Ces petits vaisseaux dilatés du réseau veineux superficiel restent visibles, mais ne créent ni relief ni douleur.
Leur allure varie selon les individus : étoilées, ramifiées ou bien rangées. Si elles dérangent, c’est avant tout pour leur aspect. Il ne s’agit pas d’un signe de maladie veineuse sévère. La confusion avec les varices est fréquente : là où la varice dessine une veine en relief, la varicosité, elle, reste discrète, plaquée sous la peau.
Difficile de passer à côté du phénomène : d’après la Société Française de Phlébologie, près d’une femme sur deux en France verrait apparaître des varicosités sur les jambes après la quarantaine. Les hommes sont moins touchés, mais le sujet ne les épargne pas totalement. Entre laser, microsclérose et conseils de mode de vie, les options de traitement ne manquent pas. Pourtant, l’avis d’un professionnel, dermatologue ou phlébologue, reste la clé pour cibler ce qui convient à chaque profil.
Pourquoi apparaissent-elles et qui est concerné ?
La circulation sanguine ne suit pas toujours le parcours idéal. Les varicosités n’arrivent pas par hasard : elles sont le résultat d’un ensemble de facteurs qui s’entrecroisent. Les hormones jouent un premier rôle. Puberté, grossesse, ménopause : chaque étape de la vie féminine influe sur les petits vaisseaux. Les traitements hormonaux, comme la contraception ou les substituts, participent à ce déséquilibre.
Certains métiers exigent de rester debout pendant des heures. Enseignants, commerçants, soignants… Tous mettent à l’épreuve leur réseau veineux. Avec le temps, une insuffisance veineuse peut s’installer et favoriser l’apparition de ces réseaux. Ajoutez à cela le surpoids, l’obésité, et vous obtenez une circulation qui peine à remonter vers le cœur.
Les antécédents familiaux pèsent lourd dans la balance. Si les parents ou grands-parents ont connu ce souci, les descendants ont toutes les chances de le voir pointer plus tôt ou plus franchement. Les peaux claires et fines rendent les vaisseaux plus visibles. Avec l’âge, la sédentarité ou l’exposition au soleil, le risque augmente encore. En cabinet, le défilé est varié : sportive de 25 ans, retraité actif ou jeune maman, tous peuvent se retrouver concernés.
Laser, microsclérose… quels traitements choisir et à quoi s’attendre ?
Depuis quelques années, la médecine esthétique a affiné sa réponse face aux varicosités. Deux méthodes tiennent le haut du pavé : la microsclérose et le traitement laser, notamment le laser YAG, désormais bien implanté en France chez les spécialistes.
Voici les options thérapeutiques les plus répandues, chacune avec ses indications propres :
- La microsclérose repose sur l’injection d’un produit dans la veine à traiter. Ce geste, réservé aux vaisseaux de petite ou moyenne taille des jambes, demande un diagnostic précis et une main experte lors de la première consultation.
- Le laser vasculaire s’adresse aux vaisseaux superficiels. Le rayon cible l’hémoglobine, provoquant la coagulation du vaisseau. Le laser YAG est souvent préféré pour les zones difficiles, comme les genoux ou les chevilles, là où la microsclérose serait trop risquée.
Le traitement s’étale le plus souvent sur plusieurs séances, espacées de quelques semaines. Les suites sont simples : rougeurs, chaleur localisée, parfois un œdème léger. Le port de bas de contention est fréquemment conseillé pour une meilleure récupération. Pour optimiser la prise en charge, il vaut mieux s’orienter vers un phlébologue ou un dermatologue formé, affilié à une société reconnue telle que la Société Française de Phlébologie ou l’Association Française de Médecine Esthétique. La première consultation permet de poser le diagnostic et de bâtir une stratégie ajustée au patient.
Le laser peut-il aggraver les varicosités : démêler le vrai du faux
Des craintes circulent sur le risque d’aggraver la situation avec le laser. La réalité est plus nuancée. Lorsqu’il est employé sur des vaisseaux superficiels, le laser YAG cible avec précision les vaisseaux concernés, sans affecter les tissus alentour si les réglages sont adaptés. Toutefois, une puissance mal calibrée ou un choix inadéquat du protocole selon le type de peau peut induire des effets secondaires. Hématomes, taches pigmentées, voire apparition de nouveaux petits vaisseaux sur la zone traitée : ces situations restent exceptionnelles, surtout lorsque le patient est suivi par un spécialiste expérimenté.
L’enjeu principal, selon les experts, n’est pas tant une aggravation des varicosités déjà présentes, mais l’apparition de nouveaux vaisseaux à proximité, un phénomène appelé « matting ». Il se traduit par un réseau fin et rouge, parfois plus visible que la lésion initiale. Ce matting touche surtout les personnes présentant une insuffisance veineuse profonde ou lorsque le laser est mal ajusté.
Globalement, les effets indésirables restent rares lorsque l’indication a été correctement posée et que la consultation préparatoire a permis d’évaluer la situation. Un dialogue clair avec le praticien, l’analyse minutieuse du système veineux et le respect des conseils post-traitement, comme le port des bas de contention, optimisent les résultats et limitent les déconvenues. Le laser n’est pas une baguette magique qui remonte à la source du trouble veineux, mais il s’impose comme une solution fiable pour effacer les marques superficielles, à condition d’être manié par des mains avisées.
En dernière analyse, la technologie ne remplace jamais l’expertise humaine. Les varicosités ne sont pas une fatalité, mais leur traitement exige lucidité, précision et accompagnement. Au bout du compte, ce sont les choix éclairés qui dessinent la différence entre un simple effet d’annonce et un résultat visible, durable, assumé.


